Sur l'autoroute d'Arabie Saoudite, ma grand-mère me donna l'ordre de lui passer le guidon de notre vielle moto presque abîmée,
mais d'un air étonné et peu embrassé je lui fit savoir d'une voix calme qu'il
est interdit à une femme de chez nous de conduire!
De quelle planète es-tu ? Ne sais-tu pas que depuis minuit nous les femmes avons le droit de conduire! Hurla-t-elle.Conduire toutes sortes d’engins même à tenir efficacement
le changement de vitesse de ton grand père ?
Transistor à fond, le voile au vent, des coups de
vitesse à répétition, grand-mère entraîna, l'engin dans les rues de Ryad
et celles d'ailleurs où nombreuses là-bas
sont ces femmes qui ce dimanche 24 juin
2018, sont à bord d'une voiture ou d'une moto ! Peu importe elles ont l’autorisation de conduire, véritable première en Arabie saoudite.
Désormais dans ce royaume ultraconservateur de 32 millions
d'habitants, l'interdiction faite aux
femmes de conduire, entrée en vigueur
depuis des décennies vient de s'évaporer, pas à l'effet d'une baguette de fée,
car depuis 1990 une campagne de protestation
est lancée.
Le 6 novembre précisément, pendant la guerre du golfe,
mon pays avait accueilli les GL’s américains, de suite, 47 militantes saoudiennes des sœurs à moi ont pris le volant, pour imiter les militaires américains, malheureusement
elles seront interpellées et arrêtées.
Je me souviens de la jeune Manal al Sharif une informaticienne de 32ans qui le 23 mai
2011 a décidé de conduire et de poster
sur les réseaux sociaux ses photos, scandale au pays ! Elle va écoper 9 jours d’emprisonnement.
Une autre date , celle du 26 octobre 2013, des militantes saoudiennes demandent
une nouvelle fois le droit de conduire
ceci à l’initiative du mouvement
@oct26driving initié par deux journalistes à Abou Dhabi, une du nom de
Loujain Hatéhloul 25ans et l’autre du
nom de Mayssaa Alamoudi qui ont passé 25 jours en prison et sont libérées un 26
décembre, la lutte est donc ferme et précise
, c’est ainsi qu’à la veille du mouvement suscité,
le ministère de l‘intérieur
pour empêcher le mouvement envoie, un SMS aux parents et aux militantes en les
sommant de respect l’ordre social. Pourtant l’espoir redouble d’éclat. Si donc, ce
dimanche 24 juin 2018, les rues du pays sont prises en otage par de belles et de moches voitures conduites
par des femmes, toutes jeunes et toutes veilles
comme ma grand-mère, c’est aussi bien là une volonté du prince héritier Mohammed Ben Salmane, une volonté qu’il a forgée
depuis septembre 2017.
Mais là n’est pas une victoire totale car chez nous il n’y a ni liberté d’expression
ni liberté pour la femme Saoudienne.
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