Je ne rends pas hommage à FABIEN EBOUSSI BOULAGA lui
qui nous quitte en ce samedi 13 octobre 2018 à l’âge de 84ans.
Je ne sais de sa philosophie qu’une envie de trouver une
authenticité pour l’Afrique, cette
authenticité je l’ai toujours cherché parmi
les milliers de langues qui meublent l’Afrique NOIRE , et j’ai bien du mal à la
trouver car les contes et adages ne sont plus à la UNE, une fois la nuit tombée dans nos villages. et tout comme Eboussi , ma foi je l’ai perdu dans ses récits et dans
le discours honnête du ROI Belge : lui qui l’a perdu en 1969 une fois
ordonné prêtre http://www.ysmithcpallen.com/sites/default/files/sites/all/documents/Discours-du-Roi-L%C3%A9opold-II-aux-missionnaires-du-Congo-en-1883_0.pdf
Je ne veux point te rendre hommage quand je me souviens de ce 12 janvier 1883, puisque ce dieu aux yeux bleus continu d’arpenter les murs de chez nous. Ta lutte tu l’as mené et tes livres sont sans doute les armes que tu me laisses pour la poursuivre. Je n’ai jamais revêtu ma soutane de fidèle d’église je cours toujours dans la cathédrale et dans la cour du féticheur et toi tu n’as jamais revêtu ta soutane sacerdotale tu t’es toujours voulu africain, dans un monde coloniale qui t’a enseigné à parler français.
Notre peuple se cherche entre catholicisme, protestantisme,
islamisme et église de réveil. L’animisme qui pousse au respect de tout et du
tout et qui aurait dû nous animer continuellement mais lui aussi s’auto-détériore si ce n’est en zone Grass-Field où il lutte pour garder son sens primaire.
Je ne rends pas hommage puisque tu es demeuré dans les amphis urbains (d’abord
à Abidjan puis à Yaoundé et que de la théologie tu en es diplômé de Lyon) et que les fils du village ne te connaissent
toujours pas or tu as pourtant dit « même dieu ne saurait être un être absolu, nous avons des pluriels » c’est là peut-être un culte voué au crâne, aux bois, aux rochers,
aux plantes etc. qui me manque et qui te manque, puisque tu as écrit Christianisme
sans fétiche révélation et domination où tu interroges ta foi en un
dieu blanc à partir de ta situation d’africain car nous sommes tous « des êtres
en relation ». Je ne suis pas esclave du colon mais esclave de mes idées, couvre
mon âme de la raison d’Hélène pour que je me libère de mes pensées geôlières, nous
ne saurions en tant qu’africain connaitre la raison d’Hélène en renier nos crânes
huilés et rangés à un coin dans la
cuisine de nos grands-mères.
A partir de l’an 1974 lorsque tu viens à démissionner du
milieu ecclésiastique, te basant sur un discours philosophique propre à l’Afrique qui
se doit d’être répandu en bravant l’obstacle
que dressent nos traditions. Obstacle
nourri par la foi en un dieu
spirituel qui fait tout, nourri pas un dieu de brousse, un dieu de rochers et
que la pensée humaine et critique ne
doit en aucun prétexte contester mais s’en alimenter pour assurer le développement
de la cité et de l’homme. Et c’est alors
que tu sois venu à écrire La crise du Muntu authenticité africaine et philosophie
publié en 1977 , si donc cela fait de toi un si bon philosophe nul doute que
cette philosophie demeure toujours écrite et non lue par les nôtres , car en
2018 au Cameroun on argumente sur les problèmes
de société comme on commente une rencontre sportive et l’on vote l’élu du
peuple, comme symétrie à soi au sens figuré: un penchant
sombre pour la laide notion de tribalisme vu au sens politique.
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